Village de Grissenwald

Les hommes-bêtes arrivaient en lisière de la forêt de Reikwald. Le village de Grissenwald était en vue, il leur restait juste un pont à traverser et ils pourraient pénétrer dans le village. Zagor observa minutieusement l'entrée et se rendit vite compte qu'une garnison était en place. Les villageois avaient certainement demandé des renforts à Nuln. Une unité d'archers et une autre hallebardiers étaient visibles et probablement d'autres étaient en place à l’intérieur du village. Zagor décida de retenir ses troupes et de rester caché jusqu'à la tombée de la nuit.

*Saletés d'humains, vous allez voir que vous ne pouvez rien contre nous, misérables! *

Il passa la fin de la journée à élaborer un plan d'attaque, demandant le soutien des dieux du Chaos pour réussir son carnage. La nuit tomba enfin sur l'Empire, l'attaque allait pouvoir commencer. Tout était calme dans le village, la garnison était réduite et la plupart des habitants se préparaient à dormir dans leurs chaumières.

"C'est le moment, allez y."

Sur la harde d'hommes-bêtes, seuls une dizaine d'ungors se lancèrent à l'attaque. Zagor les avait envoyés se sacrifier pour analyser la réaction et l'efficacité des troupes impériales. Les ungors arrivèrent en hurlant sur le pont et se jetèrent à l'assaut de la porte principale. La sirène d'alarme retentit aussitôt, les hallebardiers se positionnèrent derrière la porte et les archers prirent position sur les remparts. Les ungors furent vite criblés de flèches et tombèrent morts au sol. Grâce à leur sacrifice, ils avaient dévoilés les positions de tous les archers adverses. Zagor fit un sourire sadique et se concentra pour canaliser les vents de magie. Il regroupa une grosse quantité d'énergie et la matérialisa dans ses mains. Il lanca un puissant sort de Tzeentch et des flammes bleues fondirent sur les archers. Ils prirent feu et finirent tous carbonisés en quelques secondes. Il lança une deuxième attaque identique sur la porte qui s'embrasa en un éclair. Elle n'allait pas résister longtemps. Les hallebardiers positionnés derrière avaient du mal à garder leurs rangs et à tenir leur position. Zagor ordonna de lancer l'attaque finale et toutes ses troupes se ruèrent à l'assaut en hurlant leur rage.

"Aucun ne doit s'échapper, aucun ne doit survivre."

La porte fondit en cendres, révélant aux hallebardiers une horde difforme de gors et d'ungors se ruant sur eux. C'en était trop pour ces guerriers courageux, qui décidèrent de s'enfuir aussi vite qu'ils le purent. Ils ne semblaient pas savoir qu'un homme-bête coure plus vite qu'un homme. Il s'en rendirent vite compte en étant piétinés et frappés à mort. La porte était à eux, ils allaient pouvoir s'occuper du reste du village après avoir sécurisé cet endroit. Des ungors prirent position sur les remparts. De ce poste surélevé, ils repérèrent une unité d’épéistes se rapprochant furtivement. Ils indiquèrent leur position au reste de la horde qui leur tendirent une embuscade et les massacrèrent.
Les défenses du village semblaient être toutes tombées, il ne restait plus qu'à se livrer à l'hécatombe de Grissenwald...

Alors que le hommes-bêtes de Zagor étaient en train de massacrer tous les villageois. Un cor de guerre homme-bête retentit. Ce n'était pas celui de sa horde, une autre armée sortait de la forêt pour attaquer le village. Zagor se précipita sur les remparts pour y voir plus clair. L'armée adverse était plus grande que la sienne, bien plus grande. Cette armée était mené par un seigneur minotaure massif.

*Dieux du Chaos, je vous remercie pour ce test de ma loyauté.*

Zagor se concentra au maximum pour lancer son sort le plus dangereux. Pendant ce temps la masse hurlante ennemie s'approchait à grands pas, la harde du sorcier allait se faire massacrait si elle arrivait au contact. Enfin, Zagor avait concentré suffisamment d'énergie. Il lança son sort sur le général minotaure, et celà fonctionna. Le seigneur adverse se dématérialisa et fut téléporté dans les Royaumes du Chaos pour y être instruit par un nouveau maître. Avec cette offrande faite à Tzeentch, il était sur de gagner ses faveurs. Il hurla en direction des assaillants, qui semblaient désemparés. Sans un chef pour les guider, ils ne savait pas quoi faire.

"Frères hommes-bêtes, voyez la facilité avec laquelle je me suis débarrassé de votre chef. Les dieux du Chaos m'ont accordé la victoire et je pourrais me débarrasser de vous avec la même facilité mais, je n'en ferais rien. Combattez sous mes ordres et vous aurez la vie sauve. Rejoignez nos rangs et nous ferons un festin avec ces minables humains qui peuplent ces contrées. Battez vous pour moi et pour la gloire du Chaos ou bien mourrez ici, que choisissez vous?
Je suis Zagor le Sanguinaire, seigneur de Reikwald!"

En guise de réponse, ils hurlèrent tous son nom en poussant des hurlements bestiaux. Il y avait de nombreux Gors et Ungors, des minotaures, des harpies et même un Razorgor. Ils faisaient un tel vacarme qu'il devaient même être entendus depuis Nuln. Zagor exultait, ses forces avaient triplé en un rien de temps et il poussa un hurlement de joie.

-Capitaine ! Capitaine !

Je tombais de mon hamac et atterris sur les fesses. Je me frottais la tête encore fatigué. Quelqu'un était entrain de frapper à la porte comme un dégénéré et ce même dégénéré m'avait sortis de mon sommeil. Je grognais alors puis me levais pour aller lui ouvrir. C'était Gibson qui se tenait devant moi effrayé. Je repris mon calme et soupira.

-Gibson... ? Que se passe-t-il ?

Je regardais derrière lui, là où tout les autres membres de l'équipage me regardait. Je passais ma main droite sur mon front et soupira une seconde fois.

-Il y a un village plus loin et ...
-Vous m'avez réveillé pour me dire qu'il y a un village ? Vous êtes tombé sur la tête Gibson ?! Vous ne connaissez donc que les ports et le grand large ?
-Non monsieur ! Il est en flamme ! Et ...

Un cor de guerre retentit coupant la parole à Gibson. Tous regardèrent en direction de la forêt. Je regardais en l'air, j'étais moi-même inquiet. Si c'était bien la sonorité que je pensais, nous serions mal barré. Il y a différent rythme et sons pour les cors mais leur sonorité sont toujours presque identique. Ce cor était sûrement fait avec du vieux bois plutôt malade, ça s'entendait, c'était un son pourris. Je regardais l'équipage et notamment les guerriers que nous avions pris à bord depuis Bordeleaux.

-Vous savez vraiment vous battre ? m'adressais-je à l'un d'eux.
-Oui capitaine. Nous vous obéirons quoi qu'i...
-J'y comptes bien que vous m'obéirez. Non mais... Gibson !
-Oui capitaine ?
-Amarrez ici, ni trop près, ni trop loin du village.
-Compris !

Avant de descendre du bateau, nous entendîmes des hurlements frénétique. Pas de doute, c'était bien des Hommes-bêtes... Et en furie pour couronner le tout.

-Dépêchez-vous !

Une fois sur terre, je pris avec moi les combattants et laissa mes matelots sur le bateau. Gibson sera responsable du bateau pendant que je mènerais les troupes... À une mort presque certaine. Mais je ne remettais pas en cause ma chance.