Montagnes grises, non loin de la Baronnie de Malfort

Suite à sa victoire sur l’imposante armée hommes-lézards, Grossklak et sa bande avaient reprit la route en direction de l'Empire, mais le sens de l'orientation n'était vraiment pas leur fort...

Depuis les terres arides, ils avaient pris tout droit à travers les montagnes noires, et ils eurent l'impression de ne jamais en sortir car ils se retrouvèrent en plein milieu des montagnes grises. Ils poursuivirent plusieurs jours vers le nord. La victoire écrasante des Waaagh Boys de Grossklak s'était rependue comme une trainée de poudre dans les peuples non civilisés des orques et gobelins, le décrivant comme une sorte de chef de guerre à suivre. Pendant leur voyage, cette renommée attira à eux bon nombre de tribus faibles qui se mirent à son service. Des nombreux orques sauvages et gobelins des forets furent recrutés non loin de la forêt de Loren. Ils pensaient que Grossklak les aiderait à se débarrasser des elfes sylvains mais ce n'était pas son intention. Il connaissait leur réputation et savait bien que sa bande grandissante ne serait pas de taille contre eux. Il préférait de loin aller piller chez les hommes!

*Les hommes, si faibles et si minables, et pourtant ils cachent toujours un bon gros butin, ça fait baver...*

Alors que la nuit commençait à tomber, le chef donna l'ordre de s’arrêter et de monter le camp. Il avait repéré de la fumée au loin dans la plaine, certainement de la fumée sortant d'une cheminée. Il ne savait pas qu'il s'agissait d'un village bretonnien de la baronnie de Malfort, mais il savait qu'un pillage violent allait avoir lieu. Pendant que ses hommes montaient sommairement le camp, il restait là à saliver comme un loup devant une brebis.

Le retour au campement se fit sans problèmes, aucune patrouille ni force de chevaliers croisée, tampis... Les babioles prises sur les cadavres étaient vraiment sans grand intérêt: des fourches des vêtements, un orque avait même volé une jambe de bois à un pauvre vieux. Enfin ce n'est pas le butin qui compte, il s'agissait juste de montrer qu'une nouvelle menace avait débarqué dans la région, et c'était chose faite.
En regardant plus attentivement, Grossklak se rendit compte que les effectifs de ses troupes avaient augmentés. Il grogna en direction d'un gob des forets pour lui poser la question. Ce dernier fut un peu surpris et apeuré mais il avait compris la question.

"Heu...C'est des nouvos chefs. Des ptits orques d'une tribus qu'habite pas loin dans la foret par la bas ou de l'autre coté par là je sais plus. Enfin ils vont waaagher avec nous et..."

Un grognement de son chef le fit s’arrêter de parler, sans quoi il aurait pu continuer toute la nuit. Grossklak se rapprocha de ses nouveaux et leurs demanda.

"Z'aviez pas des sangliers dans votre tribu?"

L'un des plus gros fit un sourire et pointa une direction avec son doigt. Il indiquait un endroit un peu reculé du camp où s'entrainaient une vingtaine de chevaucheurs. En les apercevant, Grossklak sourit à son tour.

*Vous ferez pas long feu, abrutis de chevaliers.*

L'entrainement sur les sangliers avait déjà couté la vie à six orques sauvages, mais cela ne décourageait pas les remplaçants qui se bousculaient pour remplacer les victimes. Le sanglier n'est pas un animal que l'on peut dresser comme les bretonniens font avec leurs chevaux. Le mieux à faire et d'apprendre à tenir dessus le plus longtemps possible avant d'être désarçonné. Sur le champ de bataille, une telle unité est très efficace même si sa durée de vie est limitée.

Pendant ce temps les gobelins des forets taillaient les futurs lances sans aucun enthousiasme. Aucune n'était affutée pareil et peu étaient droites mais peu importe, les orques ne s'en souciaient guère, à part Grossklak. C'est lui qui avait forcé les gobs à faire ce travail. Il connaissait l'efficacité des charges de cavalerie et même si lui même ne pouvait pas combattre de cette façon, envoyer certains de ses hommes empaler l'ennemi avant l'assaut de l'infanterie était une idée qui lui plaisait bien. Il attendait de pied ferme qu'un bretonnien ose montrer le bout de son nez dans son campement, sans quoi il n'hésiterait pas à aller les chercher dans leur château. Il avait mis des sentinelles en place, des gobelins des forets étant cachés au sommet des arbres tout autour du campement. Si qui que ce soit approchait, ils donneraient l'alerte, à moins d'être ivre morts ou de s'être fait gober par une bestiole.
Grossklak avait confiance, il attendait l'ennemi de pied ferme.

Grossklak était encore en train d'assister à la formation de ses cavaliers lorsque l'alarme gobelin retentit. Un des gobs caché dans un arbre autour du camp avait repéré des chevaliers du Graal qui approchaient. Ils avaient réussi par miracle à transmettre le massage au campement sans se faire repérer.

*On va pouvoir voir ce qu'à donné cet entrainement.*

"Bon, des ptits chevaliers ont été vus pas loin, allez les embrocher puis revenez, les survivants auront fini leur entrainement."

Sitôt dit, une vingtaine de chevaucheurs chargea à travers les bois en formation désorganisée. Un d'entre eux tomba dès le départ et un autre quelques mètres plus loin, mais le gros de la troupe de cavalerie tenait bon et se dirigeait vers sa cible. Quelques instants plus tard, sans aucune discrétion, ils arrivèrent en vue des chevaliers et lancèrent la charge sans se poser de questions. Pendant ce temps, Grossklak et le gros de ses troupes était resté au camp, affutant ses armes au cas où.

*Il n'y a pas que ça* Pensais je en voyant les chevaucheurs de sangliers charger à travers les bois, comme prévu, les chevaliers du Graal firent demi tour, feignant de fuir la charge tandis que les archers tiraient en cloche au dessus d'eux pour atteindre les chevaucheurs orcs. Dès que ces derniers furent arrivés au centre de la plaine, j'ordonna aux chevaliers errants et aux chevaliers du royaume de charger cette petite troupe simultanément. A une vingtaine contre une vingtaine, normalement nous aurions l'avantage, surtout que les chevaucheurs orcs ne s'attendaient visiblement pas à cette stratégie. J'en profita pour faire avancer les pélerins du Graal, tandis que le trébuchet finissait de se monter. Les chevaliers du Graal firent de nouveau demi tour pour prêter main forte aux chevaliers errants et aux chevaliers du royaume. Ainsi l'adversaire avait de la cavalerie, mais l'avait dissimulée sous la futaie. Je conservait en réserve les chevaliers pégase et les chevaliers de la quête au cas où il s'agirait d'un piège bien plus intelligent que ce dont je pensais un orc capable.

Les chevaucheurs de sangliers arrivèrent bientôt en vue des chevaliers du Graal et foncèrent dans leur direction. Ces derniers, bien qu'étant des guerriers réputés pour leur courage, tournèrent les talons et semblèrent s'enfuir. Cette réaction eut un effet dopant sur les orques sauvages qui n'avaient pas besoin de ça. Un d'entre eux réagit même en mordant son sanglier, qui réagit en se jetant au sol, désarçonnant son cavalier et l'empalant avec ses défenses une fois qu'il était au sol. Les autres poursuivirent leur course poursuite jusqu'à arrivant dans une large plaine. Ici se dévoila une armée bretonnienne en ordre de bataille. Les gralleux n'avaient donc pas fui mais avaient attiré les orques dans une piège.

"Des victimes en plus, Waaagh!"

Loin de ressentir de la peur, les chevaucheurs chargèrent de plus belle droit devant. Ils se prirent des flèches d'archers bretonniens qui en tuèrent trois avant de voir des chevaliers au loin qui les chargeaient également. Le choc promettait d'être brutal. Lances en fer d'un coté, lance en bois mal taillé de l'autre; rigueur et discipline d'un coté, rage et force brutale de l'autre; armure lourde d'un coté, gros muscles couverts de peintures de guerre de l'autre; chevaliers bretonniens contre chevaucheurs orques. Le choc était à présent imminent, peut être quelques uns survivraient-ils, d'un coté comme de l'autre, même si cela semblait peu probable.

Pendant ce temps au campement, les gobelins des forêts amenaient de nouvelles informations à Grossklak. .Ils avaient enfin repéré l'armée ennemie. Le seigneur orque se leva d'un bond et ordonna à toutes ses troupes de se regrouper. Vités armés et en formation, la masse d'orques se dirigea à pas rapide vers la plaine indiquée par les gobs.