A l'ouest d'Erengrad

La victoire d’Enril sur les démons fit grand bruit à Athel Loren. Non seulement le mage avait osé défier les démons, mais il était revenu victorieux et ce, sans la moindre perte. Désormais les plus sceptiques sur sa fiabilité étaient soudainement devenus discret. De quasi paria, il était devenu le modèle à suivre, celui qui triomphe sans faire couler le sang elfique. De grande fêtes ou le lait, le miel et l’alcool de fruit coulèrent à flots furent organisée à travers toute la forêt. Pendant plusieurs jours, ce ne fut que joie et réjouissances. Grace à sa magie, Ariel en personne remercia le mage et lui promis que des réjouissances officielles allaient être organisées.

L’enchanteur resta placide. Il demanda à ce que tous les présents qui lui étaient destinés soit déposées sur la tombe de son frère. Ascaranil, un combattant d’exception… cette victoire, il lui offrait. S’il avait été là, il aura sans doute été fier de lui. Par delà la tombe, c’était sans doute le plus grand honneur qu’il pouvait lui faire. Même s’il n’était plus là, Enril continuerai à perpétuer l’honneur du clan.

Pour ne pas trop briser le bonheur de ses troupes, il feint de participer aux réjouissances, mais au fond de lui, il restait toujours aussi sérieux. Il était probablement un des seuls qui ne s’amusait pas. Pourtant, l’environnement était propice au farniente et au repos. Après la bataille et bien que les démons eurent subis leur premières pertes sérieuses, les elfes avaient du se replier pour échapper à l’incendie. Sachant qu’une armée d’autochtones menée par une ravissante (et prometteuse) sorcière des glace nommé Macha se préparait à prendre sa revanche et à repousser les envahisseurs, les elfes s’étaient installés plus au sud dans un charmant petit coin de Kislev, non loin de la ville d’Erengrad, au sud de la forêt de Grovod sur les bords de la baie de Starivoda. Les locaux, reconnaissant de sa victoire sur Khorne, avait partagé avec les elfes les délices de la région. Bien qu’il était évidant que cette générosité était intéressée, les indigènes ne voulant pas voir repartir leurs sauveurs, cela donna lieu à d’agréables échanges. Les elfes découvrirent la vodka et, en échange offrirent quelques bouteilles d’alcool de fruits rouges. Des relations d’amitié naquirent alors entre les deux peuples. C’est d’ailleurs par les rumeurs des locaux que le mage elfe appris l’existence de l’armée et de la sorcière des neiges.

Il faut dire que l’endroit était plaisant. Autant les régions nordiques sont rudes et terribles en hivers, autant en été l’endroit était charmant et débordant de vie. Pour se divertir, les envoyés d’Athel Loren avait le choix entre une charmante forêt, une plaine remplie de fleur ou les charmes d’un bras de mer ou les embarcations brillaient joyeusement sous le soleil d’une mer d’un bleu intense .A cette occasion, certains elfes furent même invités à faire un peu de navigation. Pour beaucoup d’elfe, et en particuliers ceux qui n’appartenait pas au clan du sorcier, c’était une première et un évènement qu’ils ne seraient pas près d’oublier.

Quand au sorcier, il préférait s’isoler, non qu’il soit distant mais qu’il devait se concentrer sur la suite des opérations. Même si la bataille s’était bien passée, il y avait de nombreuse chose à améliorer. La coordination était mauvaise. En divisant ses troupes en petit escadron de cinq ou dix, il avait laissé dix seconde aux tireurs, bien plus que le temps nécessaire. Hélas, parfois certains eurent du mal à rester dans le rythme. Il était flagrant que la coordination entre ses troupes habituelles et les nouvelles recrues laissaient à désirer. Il était normal qu’un délai d’adaptation s’avère nécessaire pour qu’ils s’habituent aux techniques de combat assez spécifiques de l’enchanteur basé exclusivement sur le rythme de tir et la distance avec l’adversaire. Cependant, une telle lacune était à améliorer en priorité pour ne pas que cela cause un jour la mort de nombreux combattants. , le mage s’était également aperçu du stress de ses soldats. Rien de plus normal mais, perdre ses moyens devant un prince démon de khorne n’est franchement pas une très bonne idée.

Mais ses troupes n’étaient pas les seules à avoir des progrès à faire. Lors de la bataille, il avait ressentit la fatigue beaucoup trop tôt et n’avait pas pu lancer autant de sort que possible. En outre, le chois des sorts était mauvais. Certes, le drain de magie avait été efficace, mais les flammes du phénix n’étaient vraiment pas adaptées à la situation. Pour la prochaine confrontation, il devait s’entrainer à utiliser le sortilège « bannissement ». De longues heures d’entrainement pour tout l’ost sylvestre s’annonçaient donc dans un futur proche.

Pour me moment l’enchanteur profitait du calme et des fleurs dans une petite clairière. Pour un magicien sylvain, il était primordial de se ressourcer de temps en temps seul à l’écoute de la nature. Fermant les yeux, il entendait les oiseaux, les insectes les abeilles s’activer dans la prairie. Non loin les elfes et les humains sympathisaient par des chants et des jeux. Allongé, à l’ombre d’un sapin, sentant la chaleur sur sa peau, il profitait d’une belle journée d’été. Il était bien, tout simplement. Tel était le problème. En principe, lorsqu’un mage ferme les yeux au milieu de la nature, c’est pour augmenter sa sensibilité aux énergies naturelles et magiques et non pour simplement faire une sieste bien mérité. Mais toute sa bonne volonté, l’appel du royaume des rêves était souvent trop fort pour que le mage puisse y résister. Après quelques minutes de détection des énergies magiques, naturelle, telluriques et spirituelles, il fit ce qu’il était réellement venir faire : un bon petit somme.

Hélas, toute les bonnes choses ont une fin et c’est lorsque le soleil se couchait que le mage se réveilla, frais et dispo pour profiter de la soirée. Après avoir profité du spectacle de l’ « embrasement » de l’océan, il décida à se promener un peu dans les bois. Après tout, les soirées sylvestres étaient une excellente occasion d’affiner son ouïe et sa vision nocturne. S’éloignant des bruits de liesse, il fit quelques pas hors des sentiers battus puis parvint dans une petite clairière. C’était l’endroit idéal pour regarder les étoiles, ressentir la faune nocturne et récolter les végétaux dont il avait besoin. Il fallait déjà trouver des branches de sapin pour les baguettes magiques qu’il n’avait plus qu’à charger pour avoir une réserve de magie disponible à tout moment en cas de besoin . Bien entendu, le procédé était bien plus long que la simple incantation de sort et demandait entre autre une bonne connaissance des runes et de la botanique, domaine qui n’étaient pas ceux de prédilection de l’enchanteur, mais, tout comme les potions, cela permettait d’avoir des effets magiques différés utilisable par n’importe qui. En en distribuant à ses plus fidèle lieutenant, il était assuré que son ost disposerait toujours d’un potentiel magique et ce, même s’il lui arrivait quelque chose. Voir une armée lancer des sorts alors que tous les sorciers sont hors de combat était le genre de petite surprise très amusante qu’affectionnait particulièrement Enril. La ballade forestière continua par la récolte de fruits rouges et divers produit sylvestres comme les marrons et les champignons, que ce soit pour leur effets magiques ou simplement gastronomiques.

Au détour d’un sentier, il découvrit l’un de ses animaux favori : La luciole. Bien que n’étant pas le seul a aimer cet insecte, l’enchanteur y portait une attention toute particulière depuis qu’il était enfant. Il en était d’ailleurs l’un de meilleurs spécialiste et avait d’ailleurs crée des utilisations (onguent, potions, etc.) qu’il était le seul à connaitre.A bout de quelques minutes, a contre cœur, il se détourna de ce spectacle et se mit à s’entrainer de nouveau aux arcanes secrètes. Il fallait profiter de ces quelques jours de répits pour se préparer à la prochaine bataille

Les semaines passèrent …. Les mois passèrent. Enril, qui avait compté sur l’aide de la sorcière des glaces commençait à perdre espoir. Les feuilles étaient portant formelles et, tout le monde le sait, les feuilles ne se trompent jamais. Après tout l’erreur venait sans doute de lui-même. Il n’avait jamais été très bon en divination. Pour ne rien arranger, les espèces d’arbre de Kislev ne lui étaient pas très familières. Des nervures différentes, une couleur un peu spécifique des espèces locales, voila d’où venait probablement la confusion dans le verdict.

Malgré tout, le temps de l’attente avait été mis à profit l’organisation de l’armée. En effet, deux mois n’étaient pas de trop pour coordonner l’ost, réapprendre le sortilège « bannissement », créer des baguettes runiques pré chargée et tous les baumes et soins dont pourrait avoir besoin les elfes si les choses tournaient mal. Il s’était même mis au tir à l’arc avec une réussite toute relative. Après tout ce n’était guère important, étant un mage, la maitrise de l’arc ne lui était pas impérative, même si on orgueil en fut quelque peu atteint. Il ne fallait pas contrarier la nature. Las arcs aux archers et les arcanes aux magiciens. Complémentaires mais chacun dans sa spécialité et tout ira bien. C’est du moins ce qu’il essaya de se persuader.

Si les résultats en matière de tir ne furent pas ceux escomptés, le mage se rattrapa en ethnographie. En effet, il aimait beaucoup les découvertes et il profitait de l’expédition pour découvrir un peu plus les habitants locaux. Les kislevites étaient très différent des bretoniens dont les elfes sylvains avaient plus ou moins l’habitude. Bien que faisant administrativement partis de l’Empire, Ils étaient aussi très différent des impériaux. En fait, Kislev était un peu une culture à part, plus rude et plus sauvage, du moins en apparence. En fait, il ne se souvenait pas avoir beaucoup lu sur ces habitants. Peut être était il l’un des premiers lettrés sylvain à s’intéresser vraiment à ce peuple et à ses traditions. C’était une raison supplémentaire pour consigner avec minutie ses observations dans un grand grimoire à destination des autres mages et des générations futures. D’ailleurs, il ne pu s’empêcher de sourire en apprenant qu’il était pris pour un haut elfe. Pour les humains de cette région , un « gentil » elfe ne pouvait être qu’un haut elfe d’autant plus que son code de couleur ne ressemblait que très peu à celui des ashraï plus « classiques .»

Même si le sorcier tenta d’être aussi exhaustif que possible c’était bien entendu la magie qui le fascinait le plus. Contrairement aux autres humains qui utilisaient un des courants des collèges de magie, les kislèvites semblaient utiliser une sorte de magie élémentaire basée sur le froid et la glace. Bien que particulièrement curieux, le magicien restait dubitatif. Certes en hivers cet arcane devait avoir des effets terrifiants pour un minimum d’effort. Néanmoins en été l’efficacité devait être bien plus limitée. Or il n’était rien de plus dangereux qu’une magie à efficacité variable car c’était toujours le moment que choisissaient les ennemis pour attaquer. Tel était d’ailleurs ce qui se passait actuellement : les démons de Khorne profitaient des fortes chaleurs pour envahir le pays. Dans ces conditions l’échec de la sorcière des glaces n’était que plus compréhensible

Cela dit, l’enchanteur allait sans doute trouver réponse puisqu’un changement dans l’équilibre magique venait de se produire. Une vague de fraicheur était maintenant perceptible et, vu les conditions estivales, cela ne pouvait venir que d’un magicien des glaces, la célèbre Macha probablement. Un faucon atterrit pour confirmer qu’effectivement ce qui ressemblait à une magicienne se dirigeait vers le campement accompagnés de quelques petits cavaliers à l’air sauvage. L’enchanteur était ravi. Il n’était finalement pas si mauvais en divination. Visiblement elle venait en paix ou tout du moins pour négocier. Non loin derrière était stationnée une armée impressionnante, plus puissante encore que celle des elfes sylvains.

Le seigneur elfe prit alors une dizaine de cavaliers richement décorés avec lui, jeta un sort de parfum floral et s’avança vers la magicienne et son escorte. Voyant une femme qui sans nul doute était le général de l’armée descendre de sa monture, il mit un pied à terre et fit de même. Il n’était pas mécontent car, au grand dam de son frère le cheval n’avait jamais été sa monture préférée car les oiseaux géant avaient toujours eut sa faveur. Lorsqu’elle fut descendue de sa monture, la sorcière se présenta et vint demander de l’aider pour repousser les démons. C’était exactement ce qui recherchait le mage. Après tout, lui aussi était venu pour repousser l’invasion et la perspective de renforts et d’une ravissante compagnie n’était pas pour le déplaire. Bien entendu, cela lui offrait également une occasion rêvée de voir la machine de guerre Kislévite et les sort de glace à l’œuvre. C’est donc avec enthousiasme qu’il accepta la proposition.

"Gente Dame Kislvévite , je suis ravis de vous prêter main forte ? Je suis moi-même envoyé en mission pour repousser cette invasion de démon. Mais je dois me présenter. Enril , prince et enchanteur elfe sylvain et non pas haut elfe contrairement à ce que certaines rumeurs laissent penser. Ravis de vous dame Macha Starkov. J’ai beaucoup entendu parler de vous. Si les rumeurs sont vraies, vous êtes une magicienne aussi jolie que brillante our manier les vents de magie.

Mais avant tout, je pense qu’il est déplaisant de discuter sous un soleil de plomb. Venez vous rafraichir dans ma tente, nous y serons mieux pour discuter et élaborer une stratégie commune. Je propose aussi que vos soldats rencontrent mes elfes. Il est important de se connaître si l’on désire combattre ensemble plus efficacement."

D’un geste, le mage invita la sorcière à le suivre dans ses appartements au sommet d’un pin.